ENQUÊTE – Les applications de livraison à la demande se multiplient, avec des risques pour l’espace public, mais aussi la santé mentale et la vie en société.
L’un des premiers contacts du Petit prince, à son arrivée sur terre, est ce marchand de pilules «qui apaisent la soif» et permettent à leur concepteur d’économiser «cinquante-trois minutes par semaine». Insatiable mais dubitatif, le Petit prince s’interroge : «Et qu’est-ce qu’on fait de ces cinquante-trois minutes ?»
La question pourrait aujourd’hui être renvoyée aux habitants des grandes villes «ubérisées», où les plateformes de streaming font économiser le temps de trajet vers le cinéma et les applications évitent la queue au restaurant. Mieux, depuis six mois, les citadins peuvent se faire livrer leurs courses en dix ou quinze minutes, sans bouger de leur canapé, grâce à une myriade d’applications dédiées. Pour paraphraser le candide prince de Saint-Exupéry, que gagne-t-on à honorer ces invitations à l’oisiveté ?
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«VOS COURSES LIVRÉES EN 15 MINUTES». Dans les couloirs du métro parisien, cette promesse d’une nouvelle utopie urbaine s’affiche partout, en lettres majuscules
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