Dès qu’il s’agit de concéder un effort personnel pour relever les grands défis actuels, les bonnes volontés s’évaporent.
Écologie, souveraineté nationale, numérique… Les Français ont conscience des grands défis qui les attendent mais ne sont absolument pas prêts à en payer la facture! Tel est l’enseignement quelque peu vertigineux d’un sondage commandé à Ipsos par le Printemps de l’économie, association organisant chaque année une semaine de débats économique auprès des jeunes. Ce sondage révèle ainsi que 87 % des Français estiment qu’il est nécessaire de réduire la dépendance de la France et de l’Europe aux importations de certains biens stratégiques, 56 % d’entre eux que l’État doit se doter des moyens de contrôler les informations personnelles dont disposent les plateformes numériques sur leurs clients…
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En revanche, dès qu’il s’agit de concéder un effort personnel pour atteindre ces objectifs, les bonnes volontés s’évaporent. Ainsi, 62 % des Français se déclarent défavorables à une augmentation du niveau de protection sociale, par crainte de régler la facture. «Personne n’est d’accord pour payer le prix de l’environnement», insiste encore l’économiste Olivier Passet. Le directeur des synthèses économiques chez Xerfi souligne la forte préférence des Français pour le court terme, mais aussi la facilité avec laquelle des politiques lancent des propositions de nouvelles taxes et autres restrictions dans le débat public sans faire l’effort d’un travail approfondi de pédagogie.
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Pour Pierre-Pascal Boulanger, le président du Printemps de l’économie, «les Français sont conscients de tout, mais ne sont prêts à rien». L’édition 2021 de la manifestation débutant ce mardi portera sur le thème: «Bifurcations: l’heure des choix».