ENTRETIEN – Professeur à l’ESCP Business School (École supérieure de commerce de Paris), Jean-Marc Daniel pointe les dangers d’une dette publique trop élevée.
LE FIGARO.- Vous inquiétez-vous de la hausse générale de l’endettement?
Jean-Marc DANIEL.- Oui. Il existe un argument ancien contre la dette publique qui est qu’elle opère un transfert des plus pauvres vers les plus riches. En effet, les impôts prélevés sur tous servent à payer les intérêts reversés aux détenteurs de titres publics qui appartiennent principalement à la partie aisée de la population. Plus fondamentalement, l’endettement public et privé sans limite accroît fortement la demande, ce qui finit par entraîner soit un apport d’offre extérieure, c’est-à-dire un déficit commercial plus élevé, soit une relance de l’inflation.
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De plus, l’augmentation de la dette publique suscite des anticipations négatives. Le réflexe d’épargne induit pousse le prix des actifs à la hausse, notamment des actifs immobiliers, si bien que l’endettement public chasse la classe moyenne des centres-villes…
Faut-il revoir le critère européen d’une dette publique limitée à 60 % du PIB?
Ce seuil n’a pas de fondement
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